Leur existence est affirmée par le Coran, et qui se familiarise avec la culture des personnes d’origine maghrébine, l’apprend : Les djinns, malfaisants ou bienfaisants, sont présents en Europe, sur un mode autrement concret que dans les Mille et Une Nuits. Mal logés dans les lampes à huile, ils préfèrent habiter des êtres humains et entretiennent des rapports souvent tourmentés avec ceux qui les habitent.
Bruxelles est une ville avec plus de 100 000 marocains, et les services de santé de la ville ont remarqué que certains troubles cliniques se répètent, asthme, paralysie, épilepsie, stérilité, impuissance, comportements étranges et que le discours qui accompagne ces symptômes est souvent le même : « J’ai le mauvais œil, on m’a jeté un sort, je suis habitée par un djinn… »
Pour répondre à cette souffrance, des éducateurs, des psychologues, des thérapeutes familiaux, des juristes, des médecins se sont sensibilisés à l’approche ethnopsychiatrique ( thérapie des migrants respectueuses des façons de penser les troubles dont ils souffrent dans leur pays d’origine ) et ont fondé, à Bruxelles, le « Collectif Entre Deux Mondes ».
C’est dans les locaux de cette association que Zohra, guérisseuse marocaine, elle-même ancienne malade guérie par un soufi marocain, accompagne Fouad et Jamila pour apaiser leurs tourments. A l’heure de la médecine moderne, les modes de guérison recourant au surnaturel passent souvent pour de ridicules charlataneries, transmettre et traduire la maladie, penser la guérison dans un contexte multiculturel : c’est cette tentative que le film va essayer de restituer… |
